ATRIUM – Histoire de l’Antiquité

ATRIUM – Histoire de l’Antiquité

En histoire européenne, l’Antiquité désigne la période des civilisations de l’écriture autour de la Méditerranée, après la Préhistoire, avant le Moyen Âge. La majorité des historiens estiment que l’Antiquité commence au IVe millénaire av. J.-C. (-3500, -3000) avec l’invention de l’écriture, et voit sa fin durant les grandes migrations eurasiennes autour du Ve siècle (300 à 600). La date symbolique est relative à une civilisation ou une nation, la déposition du dernier empereur romain d’Occident en 476 est un repère conventionnel pour l’Europe occidentale, mais d’autres bornes peuvent être significatives de la fin du monde antique.

 

 

Quelques hommes politiques athéniens

 

Présentons ici cinq ténors de la politique athénienne du règne d’Alexandre.

Démosthène (voir aussi sa biographie: Démosthène)

La période la plus brillante qu’il connut s’achève en -338 avec la bataille de Chéronée, en effet Démosthène était un patriote de chaque instant et il n’eut de cesse de lutter contre la montée en puissance du royaume macédonien. Il était également l’artisan de l’alliance entre sa ville d’Athènes et Thèbes, il avait en effet réussi à convaincre ses compatriotes de faire des concessions assez importantes aux Thébains pour obtenir leur alliance. La défaite de Chéronée est significative pour Démosthène de l’échec des efforts fournis pendant près de 20 ans. Nous possédons beaucoup de discours de Démosthène comme “avocat” dans le “civil”. Il ne faut toutefois pas exagérer l’effet de la défaite de Chéronée sur Démosthène, les Athéniens ne lui reprochèrent pas la défaite et gardèrent une haute estime pour son attitude patriotique qui avait précédé la bataille. Pour preuve, le fait que c’est à lui que l’on demanda de faire l’éloge funèbre (logos épitaphos) des 1000 athéniens tombés à la bataille. Ce discours ne nous est pas parvenu. Démosthène va donc conserver un rôle politique, rôle qui ne sera certes plus de tout premier plan mais qui conservera de l’importance tout de même. En -330 encore, il est amené à défendre, au cours d’un procès, sa politique d’avant -338. Il prononcera à cette occasion le fameux discours Sur la Couronne où il parvient à démontrer la légitimité de sa politique et sera reconnu lavé de tout soupçon. Démosthène continuera d’avoir de l’importance jusqu’à la fin du règne d’Alexandre ( Il devra s’exiler pour corruption (accusation semble-t-il justifiée), il reviendra en -323 à la mort d’Alexandre, la révolte éclate contre les Macédoniens mais la répression fut terrible et Démosthène fut l’une de ses victimes (il sera poussé à se suicider)).

Lycurgue (336-323) période dite lycurgéenne

Les talents d’orateurs de Lycurgue étaient moindres par rapport à ceux de Démosthène mais il avait d’autres atouts dans son jeu; d’une part il était issu de l’aristocratie et d’autre part il était un administrateur (finances publiques) hors pair (atout de la naissance et de la richesse…). En effet, en l’espace d’une douzaine d’années (sa dodécaêtie) il rétablit les finances athéniennes tout en accomplissant une œuvre de construction importante. Il sera officiellement responsable des finances de -336 à -332, puis il conserva sa mainmise par le biais d’hommes de pailles. On peut véritablement dire de Lycurgue qu’il est l’homme responsable du redressement d’Athènes. La défaite de Chéronée ne signifie pas l’abattement total et complet de la ville, c’est au contraire un véritable coup de fouet. Le moral, l’organisation militaire et religieuse, le redressement financier suivent la défaite. Un modèle de réussite architecturale de cette époque est l’Arsenal du Pirée construit par Philon, c’est Lycurgue aussi qui ouvre le premier théâtre d’Athènes (Théâtre de Dionysos), il construit également le stade d’Athènes (restauré en 1896 pour les premiers jeux olympiques de l’ère moderne). C’est en -324 que Lycurgue disparaît de la scène, juste quand les affaires vont se gâter pour Athènes…

Démade (voir aussi sa biographie: Démade)

Il est un improvisateur né, un orateur habile, un négociateur de grand talent. C’est grâce à lui qu’Athènes réussira à tirer son épingle du jeu. Sa conscience morale n’est par contre pas aussi haute que l’était celle d’un Lycurgue par exemple. C’est la raison pour laquelle il fut souvent mal jugé (on le voyait vendu aux macédoniens). Mais, aujourd’hui, on considère qu’il ne fut pas moins patriote que Lycurgue ou Démosthène, d’ailleurs les Athéniens lui étaient reconnaissants de la paix avantageuse qu’il avait négociée. Il n’était pas militaire, chose inhabituelle pour un politicien. En -322, il se rangea aux côtés des Macédoniens, on le lui reprocha longtemps. Sa disparition ne fut pas bien glorieuse mais il resta comme ayant été l’interlocuteur privilégié des Macédoniens et rendit par ce biais de forts services à sa ville d’Athènes.

Hypéride (389-322)
On le qualifia de mondain. Il soutint Démosthène jusqu’à la fin, bien qu’en -324 il l’accusa pourtant de corruption. Il fut également un avocat de talent. Il est connu pour avoir défendu victorieusement l’une des courtisanes les plus célèbres de l’antiquité : Phryné, maîtresse de l’architecte Praxitèle (On dit qu’Hypéride se risqua à dévoiler le corps nue de la belle pour prouver le caractère divin de sa beauté…il en existe un tableau : Phryné dans l’aéropage). Il dépassa son maître, Démosthène, dans la lutte contre le parti macédonien. C’est à partir de -324 qu’il sera au fait de sa carrière; en -323 c’est lui que l’on choisira pour prononcer le discours funéraire dédié aux athéniens tombés lors de la guerre lamiaque (Logos épitaphos que l’on verra plus loin). Il périra en -322 comme Démosthène, après l’échec du soulèvement contre Antipatros. Phryné : courtisane grecque du IV siècle, joueuse de flûte originaire de Thespies, elle fut l’hétaïre la plus riche et la plus célèbre d’Athènes. Maîtresse de Praxitèle, elle lui aurait servi de modèle pour ses statues d’Aphrodite. Selon la tradition, Phryné, accusée d’impiété, fut acquittée par le tribunal des héliastes désarmés par sa beauté quand son défenseur Hypéride, à bout d’arguments, dévoila le corps de sa cliente.

Phocion (voir aussi sa biographie: Phocion) (402-318)

Élève de Platon et d’Aristote, sa carrière sera militaire et il sera élu 45 fois stratège !!! Il y avait 10 stratèges élus par année et en général on pouvait être réélu 5 ou 6 fois… On le verra très souvent à l’œuvre jusqu’à la bataille de Chéronée, puis il ne jouera qu’un rôle effacé pendant le règne d’Alexandre. Pourtant à la mort de ce dernier, il revient au premier plan ( il est alors âgé et on le compare volontiers au maréchal Pétain), on le rappelle surtout à cause de son prestige de général qui lui permit de gérer la défaite avec les ennemis. Il finira pourtant injustement jugé et condamné. Orateur vigoureux, il était estimé de son grand adversaire Démosthène. Son œuvre est perdue.

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